Un magasin centre de vie du village

« Lorsqu'il a fallu décider si la coopérative devait garder un point de vente à Felzins, où son libre-service agricole devait fermer, beaucoup d'entreprises auraient choisi de le supprimer, estime Guillaume Bach, responsable du Gamm Vert, de Figeac et du Comptoir du Village, de Felzins. Mais les administrateurs de la coop se sont mobilisés, aux côtés des responsables de la commune, pour maintenir le lieu ouvert et le faire évoluer. »

1. TROUVER DES PARTENAIRES

Il aura fallu cinq ans de concertation, pour que la mairie de Felzins et Fermes de Figeac décident d'ouvrir un Comptoir du Village dans cette bourgade de 400 habitants. « Le propriétaire vendait et il nous était impossible de racheter le bâtiment et de monter seuls le projet, explique Pierre Lafragette, président de la coop. Heureusement, les pouvoirs publics ont joué le jeu. » Le hangar de stockage du Lisa, racheté par la communauté de communes, a été transformé et adapté à la nouvelle activité, puis loué à la coop.

Lorsqu'il a ouvert en 2010, le magasin était un modèle réduit de Gamm Vert, mais 70 % des références restaient invendues. « Il y a deux ans, lorsque Laurence Gales est venue travailler au magasin, nous avons réuni quelques administrateurs locaux et des clients non-agriculteurs pour faire un point sur leurs attentes, poursuit Guillaume Bach. Ils nous ont tout d'abord demandé de développer l'alimentaire. »

2. ADAPTER LE CONCEPT

Depuis, des vitrines réfrigérées ont été installées pour présenter des produits frais (produits laitiers, fromages, porc frais sous vide) et plus récemment un meuble dédié au fromage et à la charcuterie à la coupe. Toute la semaine, Laurence Gales prend des commandes de viande qui sont livrées chaque jeudi par la boucherie de Fermes de Figeac, implantée à Sousceyrac (Lot). Depuis peu, des colis de fruits et légumes sont aussi proposés, dont les clients peuvent choisir la composition. Des meubles en bois présentent des produits d'épicerie régionaux sélectionnés par la coop. Au centre du magasin, sont disposés en îlots, des caisses de fruits et légumes, des packs de lait Vallée du Lot, issus des fermes des adhérents, des jus de fruits, des bières et cidres régionaux, etc. Autant de produits « qui ont une histoire à raconter ».

3. CRÉER DU LIEN

« Je reçois environ 35 personnes par jour toute l'année et le double en été, avec les randonneurs et les vacanciers, témoigne Laurence Gales. Chaque semaine, je commande 25 colis de viande, voire davantage lors des foires au porc ou au boeuf et pour les volailles festives de Noël. » Ce qui fait venir les clients chaque matin, c'est aussi le pain frais mis en dépôt et la presse quotidienne, livrée avec le pain. Les nouveaux services animent le village : le point Poste où l'on peut même faire des retraits d'argent, le coin café, la sertisseuse pour les conserves de la clientèle, la vente de cartes de pêche. « Nous organisons aussi chaque mois des dégustations (tripes, boeuf bourguignon, châtaignes grillées, produits de Noël...) qui ont beaucoup de succès, ajoute Guillaume Bach. Cet été, nous avons proposé un marché nocturne auquel les agriculteurs du secteur ont activement participé. Lors de ces rencontres, nous parvenons à faire venir les anciens du village, les gens installés plus récemment dans les nouveaux lotissements et les habitants des villages alentours. Notre objectif de créer du lien est atteint. »

Florence Jacquemoud